j’étais dans la vie

« Le point de démence de quelqu’un c’est la source même de son charme. Si tu ne saisis pas le grain de folie chez quelqu’un, tu ne peux pas l’aimer. »  Gilles Deleuze

J’aime cette phrase. Elle peut paraître bizarre ici. Et pourtant.

Mes textes se nourrissent de souvenirs, d’échanges de mails, de lectures, de rencontres passées ou actuelles avec des hommes au charme indéniable déversant leur folie comme un déchargement de sable dans mon carré de jeu, légère et joyeuse.

Faut pas s’y méprendre, il n’y en a pas des tonnes à la fois, je peux les compter sur les doigts d’une main ces hommes qui se déposent sur mon coeur sans l’égratigner. Des hommes seuls ou en couple. À petite dose. Pour mieux savourer. Tous avec une libido qui valse entre le 3,8 et le 5 sur 5.  Tout dépend des jours.  Avec une sensibilité et une intelligence toujours sur 5. Et cette facilité à redevenir ado en se tournant sur un 5 cents.  Aimer les fous rire. Les débats. La bouffe. Le sexe. Je suis célibataire, pour l’instant, j’en profite.

Dernièrement je n’ai pas écrit, j’étais dans la vie.

J’avais besoin de toucher, d’échanger, besoin d’être dans le réel. Je n’ai pas du tout écrit.

Sans paresse je suis sortie, j’ai reçu, je me suis gavée d’histoires, de mots, de regards, de caresses, loin du virtuel qui pourtant a continué à bourdonner dans la messagerie. Derrière leur ordi les hommes, surtout en couple, s’en donnent à coeur joie, faisant preuve de bravade, prompts à vous envoyer photos ou vidéos cochonnes, absolument prêts à vous retrouver dans un café à toutes heures du jour ou de la nuit, l’alibi finement tissé dans leur cerveau, la queue ferme. Désolée mesdames les conjointes. Seuls ceux qui se sont déjà fait prendre les culottes baissées hésitent longuement à sauter de nouveau dans l’arène, pour finir par y retomber.  Le temps efface tout. Au début c’est drôle, intense, par la suite la culpabilité ou la peur, les deux parfois, saisissent leurs couilles, ce n’est plus du tout bandant.  Audacieux ou peureux, je tiens dorénavant au loin ces hommes pas libres, gentiment je repousse leur invitation pour éviter les dead end, les culs-de-sac, les coïts interrompus. Who needs it? Mais, il y a toujours une ou deux exceptions à la règle. Il faut bien alimenter l’imaginaire, de près de loin, il faut nourrir la bête. Je vous raconterai.

 

11947517_10153284584593425_6914823072331426201_n

(photo de mon ami Mathieu)

Sinon j’ai fréquenté avec bonheur des hommes célibataires. Quelle liberté dans les mouvements! Pouvoir aller dans des lieux publics, voir des spectacles, flirter sans baiser, ou pouvoir passer la nuit en cuillère après l’amour, pouvoir ne pas compter les heures, nouer des amitiés. J’en redemande. Je vous raconterai.

Pour 2016, je vais essayer de ne pas retenir les faits, d’éviter le camouflage, de lâcher lousse le ou les grains de folie. Et ce désir qu’il ne faut jamais taire. Vous amener là où le vrai et le faux se tiennent par la main sur un fil de fer, sur la pointe des pieds, pour le vertige. Avec ou sans érotisme. De poèmes courts aux textes d’humeur, avec ou sans images. Sans changer le titre. Aller à la source du charme, là où la folie pimp la vie.

11 réflexions sur “j’étais dans la vie

  1. Je ne sais pas si un jour je pourrai aussi redevenir libre… En fait je veux dire… cette liberté m’attire beaucoup. Je la ressent à tous les jours. Par contre, je suis en train de participer à la construction d’un petit humain, qui deviendra un adulte respectable, j’en ai bien l’espoir. Il m’est alors impossible de revenir à ma bulle pendant un certain temps. J’espère pouvoir revivre cette liberté un jour. En attendant, je m’abreuve à tes textes. Une merveilleuse année 2016 à toi et à tes fantasmes chère Johanne. Gros bisou! ❤

    Aimé par 1 personne